12. Bouddhisme, réchauffement climatique et transition énergétique



The whole history of civilization is strewn with creeds and institutions which were invaluable at first, and deadly afterwards (Walter Bagehot).


Si notre période troublée ne s'achève pas en apocalypse, que ce soit celle poursuivie par les jihadistes ou celle qu'annoncent les décroissants, ou une conjonction des deux, quels mythes, quelle sagesse et quelle morale seraient-ils les plus susceptibles de permettre à notre espèce d'amorcer un nouveau cycle ?

Beaucoup de nos jours, à gauche comme au centre et à droite – car ces catégories sont à nouveau en train de changer de sens – pensent que le défi le plus urgent n'est pas tant le terrorisme islamiste que
le réchauffement climatique et les pics énergétiques du pétrole, du gaz naturel et de l'uranium annoncés pour 2020, 2030 et 2040, respectivement. Ces pessimistes radicaux, passant sous silence que les deux urgences sont liées, semblent penser que l'islam radical n'aura pas le temps de mener à bien son projet si les émissions de gaz à effet de serre n'ont pas d'ici 2020 arrêté de progresser. Si ce dernier scénario se confirmait, tout espoir devrait être abandonné de limiter le taux de réchauffement à 2° C d'ici la fin du siècle (World Wide Views, Climate and Energy, Information booklet, UNFCCC secretariat; Copyright : The Danish Board of Technology, 2015; www.green-lotus.org).

Le concept de pic désigne ce moment où une ressource énergétique commence à s'épuiser alors que sa demande à la consommation continue à croître, entraînant des hausses de prix rendant caduque le concept même de croissance. Alors que le réchauffement continuerait à se poursuivre à un taux encore indéterminé menant à des niveaux supérieurs à 2° C pour la fin du siècle, ces pics, comme nous venons de le dire seraient atteints bien avant  2020 pour le pétrole, 2030 pour le gaz naturel et 2040 pour l'uranium. D'après le Rapport 2009 de l'Agence internationale de l'énergie (cité par Pablo Servigne, La transition, histoire d'une idée, dossier, Barricade, Liège, 2011, pp. 2-4) le pic pétrolier aurait d'ailleurs déjà été passé en 2006.

Comme le dit Rob Hopkins (Manuel de transition, 2008) "le changement climatique nous dit que nous devrions changer, tandis que le pic pétrolier nous dit que nous allons être obligés de changer" (Id. p. 5).

D'après le Rapport Hirsch (2005), commandé par le gouvernement des Etats-Unis " le pic de pétrole arrivera bientôt et sera brutal" (Id. p. 3).

Le pic de production mondiale de pétrole donne aux Etats-Unis et au monde un problème de gestion des risques sans précédent. A l'approche du pic, les prix des carburants liquides et la volatilité des prix va augmenter considérablement, et, sans mesures d'atténuation mises en place à temps, les coûts économiques, sociaux et politiques seront sans précédent. Des mesures crédibles d'atténuation des conséquences existent à la fois sur l'offre et sur la demande, mais pouravoir un impact substantiel, elles doivent être mises en place plus d'une décennie avant le pic pétrolier.

Or si nous ne l'avons pas déjà passé, nous sommes en train de le faire.

L'attribution en 2007 du Prix Nobel de la Paix au GIEC et à Al Gore, ancien vice-président des Etas-Unis pour son film Une vérité qui dérange (producteur David Guggenheim) marquèrent les débuts de l'association de la problématique du réchauffement et de la préparation aux pics dans les médias. Mais les résultats au niveau politique tardèrent à se manifester. Il faudra attendre 2014 pour que, en vue de la Conférence de Paris en 2015, les USA et la Chine s'engagent conjointement à accroître leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Chine s'engageant à viser l'inversion de la courbe pour 2030 au plus tard.

En effet si les réponses au défi doivent être globales, requérant comme l'avait déjà fait le Protocole de Tokyo que les pays industrialisés réduisent leurs émissions en payant les pays en voie de développement pour le faire à leur place - se fondant sur l'idée que , étant meilleur marché d'installer une éolienne en Chine plutôt qu'au Danemark, par exemple, ce dernier pays financerait de tels projets contre des crédits carbone. Rendre les énergies renouvelables plus compétitives en taxant les énergies productrices de carbone ou en installant des systèmes de crédits d'émissions.

Mais de telles mesures ne peuvent être imposées sans le consentement des états. Certains pays producteurs de pétrole craignent qu'un accord global sur la réduction des émissions fasse chuter la demande et le prix du pétrole. Si dans le passé déjà l'Arabie Séoudite – qui bien qu'étant classée parmi les pays en voie de développement jouit d'un des revenus par habitant les plus élevés - a demandé des compensations contre participation à de tels programmes. On comprend que d'autres pays en voie de développement au revenu/habitant très inférieur soient réticents (op.cit. World Wide Views, pp. 32-34).


En effet alors que plusieurs pays de l'UE, la Suisse, le Lichtenstein, l'Icelande, la Norvège, les USA, le Canada , l'Australie, la Nouvelle-Zélande, et le Japon était classés en 1992 dans une catégorie "pays développés" par l'UNFCCC, la Banque mondiale, en 2015, citait parmi les pays au RNB  per capita les plus élevés mais encore classés comme "en voie de développement" : l'Arabie, Bahrain, le Chili, la Corée du Sud, les Emirats arabes, Israël, le Koweit, Oman, Puerto Rico, Singapour, et l'Uruguay (World Wide Views, p. 40). Sans surprise, les pays en voie de développement jouissant d'un RNB per capita  sans commune mesure avec ce qu'il était en 1992 résistent à l'idée de voir "rehausser" leur statut.


Du premier choc pétrolier à l'émergence de l'ISIS ou Daech


Le concept de décroissance n'est pas neuf. En 1972 déjà, à l'apogée des Trente Glorieuses, deux ans avant le premier choc pétrolier, le Club de Rome publiait son rapport The Limits to Growth (Halte à la croissance, Paris, Fayard, 1972, épuisé). Ce rapport prévoyait que ces limites seraient atteintes dans le siècle et que cela entraînerait un déclin brusque et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle.

Mais les chocs pétroliers qui suivirent (1973, 1979) détournèrent les opinions publiques du problème de fond permettant à des gouvernements réélus tous les quatre, cinq ou sept ans de naviguer à vue en agitant l'épouvantail du chômage et du "niveau de vie" pour se replier sur les sources énérgétiques non-renouvelables, le pétrole en particulier. Ce qui dans certains pays d'Europe – dont la Belgique - n'empêcha pas les taux de chômage de rester de manière constante aux alentours de 10%.

L'équilibre géostratégique s'organisa autour du pétrole et les guerres ayant comme enjeu principal les sources d'approvisionnement se succédèrent, Guerre du Golfe en 1990 puis en Irak de 2003 à 2011, s'accompagnant d'un troisième "choc pétrolier" de 2003 à 2008, intervention en Lybie en 2011, et enfin conflit ukrainien.

La vague néo-libérale (Reagan, Thatcher) aidant, l'économie continua à se mondialiser, et les économies occidentales à se désindustrialiser au rythme de leur financiarisation, laissant entre parenthèses les questions du réchauffement et des pics énergétiques.

"En 1987, l'imposture prend un nom avec le Rapport Bruntland et l'invention du 'développement durable' (P. Servigne, Id., p. 3)".

Dans le monde francophone la conscience du problème systémique ou structurel s'était cependant poursuivie "de façon quasiment souterraine entre 1972, grande époque des précurseurs (Nicholas Georgescu-Roegen, Ivan Illich et André Gorz) et 2002 ... année du Colloque de l'UNESCO Défaire le développement, refaire le monde, acte de naissance du mouvement de la décroissance" (Ibid., p. 3).

Le problème refait ouvertement surface en 2005 avec le Rapport Hirsch (Peaking of World Oil Production: Impact, Mitigation and Risk Management, 2005 ; sur internet : www.netl.doe.gov/publications/others/pdf/oil­_peaking_netl.pdf). Cependant l'attention resta braquée sur le réchauffement climatique.

En 2006 un rapport de Nicolas Stern commandé par le gouvernement britannique présente l'avantage de parler le langage des économistes : "Il montre que des actions préventives fortes et massives contre le réchauffement climatique coûteront beaucoup moins cher qu'un laissez-faire" (P.Servigne, Id., p.4). On commence à parler d'une "économie post-carbone". En 2008, la publication du Manuel de transition, de Rob Hopkins, articulant formellement les problèmes du réchauffement climatique et des pics énergétiques coïncide ou suit de près l'éclatement de la crise des subprimes. "En plus d'une crise de confiance mondiale elle met en évidence l'interdépendance de tous les pays ainsi que la fragilité et l'absurdité du système financier mondial" (P.Servigne, Id., p. 6). Il devient évident que le "capitalisme vert", le développement durable, "est lui aussi une impasse ... C'est le système qu'il faut changer." (Ibid.).

Pour Pablo Servigne "la clé est psychologique". Psychologique et culturelle, peut-elle se passer de mythes, c'est-à-dire évacuer la dimension affective et religieuse ?

La capacité de "se raconter des histoires", ces "Grands Récits" que sont les mythes fondateurs – à commencer par les mythologies familiales et claniques – les religions et les idéologies, n'a sans doute pas contribué pour peu à la survie et aux progrès de ce primate doué de parole, de ce singe parleur qu'est devenu l'Homme. Cité de Dieu, société mondiale démocratique régie sur base des Droits de l'Homme, égalité des chances, Grand Soir ne sont sans doute que des "histoires" nous permettant à nous individus, nations, classes sociales, Eglises ou Ummas d'envisager la perspective de "lendemains qui chantent" sans laquelle la vie nous paraîtrait ne pas valoir l'effort. Mais ces histoires nous ont fait ce que nous sommes. Sans elles nous ne serions pas là. Le succès du genre romanesque, dans toutes les civilisations , démontre à quel point est profond dans les individus le besoin de rêver, de s'identifier et se projeter dans ces incarnations et ces modèles que sont les personnages de romans. Mais les grands récits du monothéisme qui depuis 2000 ans ont servi de moteur au désenclavement géographique du monde semblent être devenus depuis une cinquantaine d'année un des obstacles principaux à la poursuite de son intégration.

A leur succession Pablo Servigne voit trois candidats. Les derniers croyants au mythe du progrès que Pable Servigne baptise le mythe "Star War", s'entêtent à attendre les solutions de la science et de la technique : "L'avenir de l'humanité pourrait bien se trouver sur d'autres planètes".

L'alternative serait le scénario "Mad Max" d'une apocalypse généralisée.

Dans les deux scénari cependant seule une élite échapperait au chaos. Dans le premier une élite financière et industrielle émigrerait vers des planètes habitables sur des "Arches de Noé" spatiales laissant notre planète à son triste sort ou la gouvernant de loin pour en sauver le patrimoine utile en vue de son exploitation sous de nouveaux horizons sidéraux.

La tendance actuelle à la concentration des ressources par une minorité de milliardaires globaux, ainsi que l'annonce des premiers vols touristiques à destination de planètes de notre système solaire, permettent-ils d'envisager cette hypothèse comme plausible ?

Dans le deuxième scénario – Mad Max – qui "tourne en boucle dans les principales religions monothéistes, et même chez les marxistes" (Idem) seule survivrait une minorité arrivant à reconstituer les condition du paradis perdu – retour au communisme primitif des marxistes, à une société de chasseurs-cueilleurs pour les néo-primitivistes voyant dans l'invention de l'agriculture au néolithique l'origine de la vie sédentaire, de la propriété privée et de l'industrialisation, retour à la pureté de l'islam du désert tel que pratiqué par les Bédouins nomades d'Arabie au VI e siècle EC – mythe qui fut à l'origine du wahabisme au 18e siècle. A moins que la destruction du monde physique ne s'accompagne d'une assomption des élus vers le monde parallèle du Royaume de Dieu...

La Genèse (I, 28) donnait pour mission à l'espèce humaine de "remplir la terre (hébreux : "kabash") et de la soumettre (hébreux : "radah"). Ces deux termes dénotent "fouler aux pieds" pour le premier et "gouverner" pour le second". Ils font partie du vocabulaire militaire et sont souvent employé vis-à-vis d'ennemis que dans le contexte clanique et tribal il est permis de piller. Appliqué à la terre, ce verset laisse entendre qu'il serait permis d'exploiter la terre, et de la piller plutôt que de s'en nourrir tout en comprenant que nous sommes aussi ses fruits. Que nous sommes la Terre.

Il s'agit donc de passer de la morale du parasite qui se nourrit aveuglement de son support sans se soucier de son bien-être non plus que de sa propre survie. Concrètement il s'agit à présent de persuader les humains que "l'avenir avec moins de pétrole pourrait être meilleur que le présent", que moins mais mieux vaut mieux qu'un "toujours plus" à n'importe quel prix.

Dans un troisième scénario, celui de John Michael Greer (The Long Descent, New Society Publishers, 2008) l'avenir sera probablement "un déclin énergétique lent", de deux ou trois cent ans, oscillant entre phases de régression et courtes phases de légers progrès. Pas d'effondrement généralisé mais aucun progrès technique majeur (Pablo Servigne, Idem, p. 8).

Cette transition requérerait "un effort d'imagination, un effort collectif d'anticipation du meilleur scénario : ni Mad Max, ni Star Wars." Il faut créer de nouveaux mythes valorisant non plus la volonté de puissance et de domination mais la "retenue", et une économie fondée sur l'optimisation des ressources renouvelables, naturelles et humaines : infrastructures fonctionnant sur des ressources inépuisables, retenue aussi en matière démographique, politiques anti-natalistes, contrôle des naissances, interdiction de la polygamie, promotion du célibat utile, laïque ou "consacré".

Nous devons changer de mythes pour changer le monde. C'est précisément ce que Serge Latouche, principal théoricien de la décroissance, appelle de ses voeux en invitant à "décoloniser l'imaginaire".

*

Même si le chemin promet d'être long, trois événements récents permettent d'espérer que le monde s'engage enfin sur cette voie.

  1. En vue de la Conférence de Paris qui doit se tenir en 2015 dans le cadre des Annual Conferences of the Parties (COP) du UNFCCC (UN Framework Convention of Climate Change) les Etats-Unis et la Chine se sont conjointement engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de 28 % d'ici 2025 en comparaison avec 2005 pour les premiers, doublant ainsi le taux de réduction auquel ils s'étaient précédemment engagés, et de cibler l'inversion de la courbe des émissions pour 2030 au plus tard pour la seconde. Mais les émissions chinoises auraient déjà diminué en 2014 suite à des réductions drastiques de l'utilisation du charbon.
    L'UE s'était déjà engagée à réduire ses émissions de 20% par rapport à 1990. Elle porte ses engagements à 40% par rapport à 1990 d'ici 2030. La Russie s'était engagée à les réduire de 25% - également par rapport à 1990 – d'ici 2020. Ces objectifs sont portés à 30% d'ici 20301.
  2. Le deuxième événement événement encourageant est l'engagement collectif des membres du G7 (juin 2015) de "décarboniser la planète d'ici la fin du siècle".
  3. Le troisième événement est évidemment l'encyclique Laudato Si du Pape François. Peut-être n'est d'ailleur pas un hasard que ce pape ait pris comme nom de règne, celui du plus bouddhiste des saints catholiques : François d'Assise.



Epicure, ce Bouddha grec, de peu postérieur à Sakyamuni, distinguait dans sa Lettre à Ménécée entre besoins et désirs. Parmi les premiers il rangeait la nourriture, le logement, le vêtement, le sommeil et autres conditions indispensables à la vie. Parmi les seconds il distinguait entre les désirs naturels, tels que le besoin d'amitié lié à celui de "philosopher", les désirs naturels mais dispensables tels que le désir sexuel, et enfin les désirs vains et dangereux tels que la passion du jeu, le désir de richesse et de gloire ou de notoriété.

Contrairement à l'image qu'ont donné de lui tous les monothéismes, Epicure était un homme frugal mais tolérant. Comme celle du Bouddha sa morale était une Voie du Milieu cherchant l'équilibre non dans le refoulement mais dans la modération et le contrôle, la "gestion", des désirs, dans un éloignement des extrêmes de l'ascétisme et de l'hédonisme, que ses disciples qualifèrent de "médiocrité dorée" (aurea mediocritas). Ses disciples les plus connus sont, dans l'Antiquité, Virgile, Horace et Ovide. A la veille de la victoire du mithraïsme puis du christianisme au 4e siècle EC, il avait failli être divinisé. Enfin il fut redécouvert par les humanistes de la Renaissance et des Lumières. Parmis ses disciples renaissants et modernes : Montaigne, Gassendi, Marx.

Le monde d'Epicure, comme sans doute celui de tous ses contemporains non-juifs, celui des Indiens , celui du Bouddha, était un monde incréé, éternel, infini, monde qui est resté celui des Chinois.

L'idée du "milieu", de la modération comme idéal moral et politique avait dans ce monde, ancien pour nous, encore contemporain pour les Chinois, gardé un prestige qu'il a perdu autour de la Méditerranée avec le triomphe du monothéisme et de la logique binaire. Dans notre imaginaire, le modéré, c'est le tiède, le mou, l'indécis. Dans l'éthos chinoise, même post-maoïste, la modération, la retenue, reste le sceau d'une sagesse qui peut paradoxalement nous paraître, à nous Occidentaux, conservatrice.

Pour illustrer cet étonnant paradoxe je traduis ci-dessous certaines des réflexions et citations de C. Ikeraha dans son article "Could The Global Problems Of The 21st-Century Have Been Predicted
By The Neo-Confucian Officials Of China's Past?" paru dans Countercurrents.org, le 18 Juin 2015.

Au 18 e siècle déjà, lors des premiers contacts officiels entre la Chine et l'Occident Cheng Tingzuo (1691-1767) pensait que "en dehors des mathématiques, tout ce que font les Européens, ils le font avec trop de créativité. Passer ainsi son temps à jouer avec des gadgets ne peut qu'aboutir à s'encombrer et se surcharger l'esprit. Ils ont ainsi poussé à l'extrême leur inventivité jusqu'à créer des outils aussi cruels que les armes à feu"

... Apart from [mathematics], everything else [Europeans] do is excessive ingenuity. … So often to play around with things is to bring a myriad burdens on oneself. They have investigated to the utmost such cruel things as firearms. (Chinese scholar Cheng Tingzuo [1691-1767).

Une prospérité modérée. Voilà ce qu'a promis le leader chinois [Xi Jin Ping] dans un discours récent, ce qui fait écho à mon sens au sentiment de l'élite néo-confucianiste de la dynastie Ming (1368-1644), puis des Qing, suivant lequel garder le contrôle importait plus que la croissance. Ils avaient compris la sagesse du réformateur Wang An-Shih des Song du Nord (960-1279) lorsqu'il disait : 'L'état devrait prendre complètement en charge la gestion du commerce, de l'industrie et de l'agriculture; en vue de protéger les classes laborieuses et empêcher qu'elles soient réduites en poussière par les riches."

Moderate prosperity" is just what the leader of China promised in a recent speech which I feel reflects the thinking of the Neo-Confucian ruling elite from the Ming Dynasty (1368-1644) onward as to their belief that more important than growth was control. They realized the wisdom of the words of reformer Wang An-Shih of the earlier Song dynasty (960-1279) who said, "The state should take the entire management of commerce, industry and agriculture into its own hands, with a view to succoring the working classes and preventing them from being ground into the dust by the rich."

Les civilisations meurent souvent du développement excessifs de ces caractéristiques qui avaient d'abord contribué à leur succès (René Dubos2).


Civilizations commonly die from the excessive development of certain characteristics which had at first contributed to their success (Rene Dubos).

Et du même dans Les dieux de l'écologie :

Notre salut dépend de notre aptitude à créer une religion de la nature, et un succédané de la magie qui réponde aux besoins et au savoir de l'homme moderne".












1 World Wide Views on Climate and Energy Information Booklet, UNFCCC ; Copyright : The Danish Board of Technology, 2015 ; www.green-lotus.org.

2 René Dubos (1901-1982) : agronome, biologiste, écologue. Auteur de la formule "penser global, agir local". Auteur entre autres de Nous n'avons qu'une terre.

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